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VILLE NATURE

Ville qui se veut une dualité entre urbain et naturel, minéral et végétal.

LA VILLE NATURE

Le concept de « ville nature » à proprement dit se décrit en 5 concepts de relation entre la nature et la ville : l’interpénétration, la centralité, la sensorialité, la monumentalité, et le vide structurant.

 

Interpénétration :

Dans la théorie de la ville nature, l’interpénétration de la nature et de la ville se définit et se manifeste comme une double dynamique : celle d’urbanisation de la nature, et celle de ruralisation de la ville.

 

Centralité :

Le caractère de centralité est souvent accordé aux espaces nature dans une ville par leur position géographique, ou par leur attractivité sociale. Il s’agit souvent d’un lieu de rassemblement et de rencontres.

 

Sensorialité :

Dans la ville, le jardin est un espace qui est fait pour être pratiqué et vécu par l’ensemble des sens. Conditionnel à l’interpénétration, la sensorialité se manifeste comme une expérience sensorielle globale où les habitants de la ville peuvent se recueillir pour fuir l’ambiance de la ville.

 

Monumentalité :

La nature est vue comme une nouvelle monumentalité urbaine qui occupe les fonctions de centralités et de repères, et qui joue également le rôle de mémoire d’un passé territorial révolu.

 

Vide structurant :

L’interpénétration de la ville et de la nature amène nécessairement des vides dans la ville qui deviennent une source de composition urbaine. Le non-bâti structure et ordonne donc la ville au même niveau que les volumes bâtis.

Ville active: À propos

Dans le projet de design urbain Euromed II, les espaces de nature se traduisent par plusieurs parcs qui viennent former un axe vert interconnecté avec la ville qui traverse l'ensemble du projet. Ces morceaux de territoire rural offrent une immersion dans des espaces naturalisés qui permettent une réelle expérience de nature en ville.

Le Parc de Bougainville

Un parc de 4 hectares qui agit comme porte d'entrée d'Euromed II.

Le Parc des Aygalades

Un parc linéaire central de 14 hectares qui franchit l'ensemble du développement.

Un couvert végétal sur l'ensemble du quartier, plus précisément le long des axes de circulation.

Euromed II est donc, par définition, un projet de ville nature

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Parc de Bougainville. Source : D'ici là

TERRITORIALISME

La théorie territorialiste est en étroite relation entre le territoire et l’histoire. Elle fait référence à la conscience du lieu, comme si le territoire avait une mémoire intrinsèque reliée à la coévolution entre celui-ci et ses habitants. L’approche d’intervention territorialiste incite à un certain retour aux sources du lieu, au patrimoine paysager, et aux ancrages de la société.

 

Les cinq approches territorialistes pour l’analyse du patrimoine territorial et paysager, et les manières d'intervenir sur le territoire :

 

Approche morpho-typologique : selon la manière de séparer le territoire

 

Approche perceptuelle : selon la perception individuelle du territoire

 

Approche écologique : selon l’intégration de la biodiversité et la reconnexion des espaces verts

 

Approche historique culturelle : selon les structures territoriales par rapport aux différentes civilisations

 

Approche biorégionaliste : selon une synthèse des quatre approches.

L’approche territorialiste se manifeste dans le projet urbain Euromed II par la renaturalisation et la restauration du ruisseau des Aygalades, qui est aujourd’hui bétonné et enclavé, pour en faire un parc linéaire. Selon Leclercq & Associés, l’objectif de ce parc est de réintroduire une vraie nature et une source de biodiversité au cœur de la ville et le tout orienté par la géographie originale du lieu, qui était autrefois un vallon humide.

Cette transformation se veut un retour à la mémoire territoriale, et redonne au lieu son caractère naturel d’autrefois.

 

Le parc des Aygalades agit également comme une coulée verte connectrice qui relie le Parc de Bougainville et le Parc François Billoux et qui se rapproche de l’intervention urbaine par l’approche écologique. Le parc est interconnecté avec la ville et offre non seulement un lieu échappatoire, mais également un lieu de parcours dans la ville par sa linéarité.

 

Finalement, le Parc des Aygalades redonne un accès à l’eau aux habitants des quartiers environnants en faisant du ruisseau historique l’élément central du projet urbain. La relation entre l’Homme et l’eau, qui était autrefois essentielle à la survie de la population, s’est perdue par l’imperméabilisation des sols et la distribution de l’eau par systèmes d’aqueducs et de canalisation. La renaturalisation du ruisseau des Aygalades est donc un retour à la mémoire collective du lieu et des quartiers historiques.

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Plan des espaces verts . Source : Leclercq & associés

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Ruisseau des Aygalades : état actuel

RÉSILIENCE

La résilience est, par définition, « la capacité d’un système à s’adapter à un changement important ou à récupérer son fonctionnement à la suite d’une perturbation majeure » (Norris et al, 2008). Il va de même pour la résilience urbaine. Pour qu’une ville soit résiliente, elle doit faire face aux crises et s’adapter, tout en croissant et en évoluant. Autrement dit, la résilience urbaine est la capacité de la ville à absorber une perturbation, puis à récupérer ses fonctions par après, en étant changée pour le mieux, comme si la perturbation était source d’apprentissage.

La théorie de la résilience commence d’abord par la reconnaissance d’une certaine vulnérabilité face aux risques causés par un fort déséquilibre, qu’il soit social, économique, culturel, ou même politique. Cette reconnaissance permet de cibler les lacunes et de se protéger contre les potentielles perturbations.

Une stratégie transdisciplinaire a été élaborée pour que la ville atteigne une résilience urbaine.

 

Elle intègre trois capacités à remplir :

La capacité de de résistance à la crise

La capacité d’absorption de la crise

La capacité de récupération après la crise

La ville doit donc mettre en place des infrastructures qui répondent à chacun des trois besoins, qu’elles soient séparées ou intégrées entre elles.

Le parc des Aygalades est un parc inondable qui agit comme réceptacle naturel des eaux pluviales de tout le nord de la ville de Marseille. Les inondations sont occasionnelles, aux moments des grandes crues sont un réel enjeu dans le secteur en raison du caractère historique du secteur Des Crottes, notamment, mais aussi en raison de la défavorisation des quartiers de ce secteur de la ville, qui n’auraient pas la capacité de se remettre après une inondation destructrice.

Le parc intègre conjointement la capacité de résistance et d’absorption grâce à sa forme de vallée. Le réceptacle est suffisamment profond pour être capable de supporter un grand débit d’eau, ce qui permet à la ville de résister aux grandes périodes de pluie et d’absorber la perturbation. De plus, du fait que le parc est végétalisé, la récupération post-crise est relativement facile car le sol naturel est un sol très perméable. Il n’y a donc pas de dommages causés à la ville, où la gestion des inondations est beaucoup moins facile à faire que dans un parc naturel qui agit comme énorme éponge.

Le parc des Aygalades est donc un parc résilient par rapport à l’enjeu d’inondation, faisant ainsi de Euromed II un projet de ville résiliente.

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Schémas d'inondabilité. Source : Leclercq & Associés

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Parc des Aygalades. Source : Leclercq & Associés

ENGAGEMENT

Les sept caractéristiques définies par Bentley permettent de créer des milieux de vie sensibles dans lesquels les citoyens peuvent se sentir engagés et connectés; 

 

Perméabilité

Lisibilité

Robustesse

Caractère approprié

Richesse

Appropriation

 

Ces qualités se complètent afin d’offrir plusieurs choix aux habitants et de leur permettre de s’approprier les espaces et les structures de la ville, d’interagir avec ces éléments.

L’analyse du concept d’engagement s’effectue donc à travers l’analyse de ces sept critères, sous l’onglet Bentley.

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